miercuri, 27 iunie 2018

FRENCH HORIZONS: GÉRARD ANGAUD, GEORGES DE RIVAS & JULIEN MIAVRIL



















Été suranné

Elle frissonnait parfois
aux confins de belles journées d’été
quand au verger déserté
de ses doigts bleus le crépuscule escamotait
les échos égarés des voix enfantines
quand répondant aux myriades des cieux
au lointain les collines en sombrant pétillaient.

Sous la tonnelle on s’asseyait.
De chèvrefeuille entêtée
la nuit ourdissait de lénifiantes ivresses.
Pensées assoupies – nous parlions bas.

Je posais sur ses épaules son châle
son préféré - tissu sans âge.
Sa main était fraîche
qu’elle posait en merci sur la mienne.

Sur son visage s’esquissait un sourire pâle.

De lourds nuages parfois éteignaient les étoiles.


Vară vetustă

Ea avea frisoane uneori
la sfârşitul frumoaselor zile de vară
când în livada pustie
cu degetele-i albastre crepusculul îl făcea să dispară
ecourile rătăcite ale vocilor de copii
când răspundea miriadelor de ceruri
în zare dealurile întunecându-se străluceau.

Sub copacul unde se aşeza.
Cu caprifoi pe creştet
noaptea urzea beţii liniştitoare.
Gânduri latente – vorbeam cu voce joasă.

Îi puneam pe umeri şalul
ei preferat – ţesut fără înger.
Mâna îi era proaspătă,
pe care şi-o punea în chip de mulţumire în mâna mea.  

Pe chipul ei se schiţa un surâs pal.

Nori grei uneori stingeau stelele.

Profil cultural

Gérard Angaud (né en 1947 en Thiers, Auvergne). Un auteur qui écrit depuis l'adolescence. Petits deuils anonymes sera  son premier recueil,  à paraître prochainement (chez Hugues Facorat).

Gérard Angaud (născut în 1947 la Thiers, în Auvergne). Scrie din adolescenţă. Culegerea de poeme Mici dolii anonime va fi prima sa carte, programată să apară în curând, la Editura lui Hugues Facorat din Dijon.

Traducere de Daniel Dragomirescu


Nuestro Cantar es un Altar
(Fragment )

Nuestro cantar es un altar donde van a rezar, donde van a llorar los dioses asombrosos y las sombras de los muertos !

Amarga noche del crimen que se acaben los gritos hundidos en el eterno Amen, que se callen los gritos sangrientos desvanecidos en el Amen luminoso del Amor !

Nuestro cantar es un llamar en la noche vislumbrada de las almas inocentes nevadas por cometa barbudo

Nuestro cantar es un llamar a los suenos de un dios solar que iba cantando por estrellas y andando sobre el Mar !

Nuestro cantar atraviesa la noche brillante de las almas inocentes llevadas por relampagos altivos a orillas de albas desconocidas, Llevadas, almas inocentes por alas lucientes de palomas !





Cântecul nostru este un altar
(fragment)

Cântecul nostru este un altar unde se vor ruga, unde vor plânge zeii întunecaţi şi umbele celor morţi!

Amară noapte a crimei care se termină în strigătul adânc al eternului Amin, care potoleşte strigătele sângerânde risipite în acest Amin luminos al Iubirii!

Cântecul nostru este o chemare în noaptea prefigurată de sufletele inocente înzăpezite de cometa cu barbă

Cântarea noastră e o chemare la visele unui zeu solar care merge cântând printre stele şi plutind pe deasupra Mării!
 
Cântarea noastră traversează noaptea strălucitoare a sufletelor inocente luate de fulgere semeţe în zori de zi necunoscuţi, luate, suflete inocente, de aripi lucitoare de porumbei! (...)


Profil cultural

Georges de Rivas est né dans une famille d'origine andalouse. Ses deux langues maternelles sont l'espagnol et le français. Son œuvre s'inscrit dans le sillage du lyrisme épique habité par le thème de l'exil et le souci d'une poésie de l'élévation voire de la révélation. Il a publié : «  La Rose circumpolaire » « Jubilé de l'Exil » «  Ce que la Colombe dit à la Rose » « Orphée au rivage d'Evros » aux éditions du petit Véhicule en 2017, qui fait l'objet d'un projet d'Opéra. Chez le même éditeur il a exprimé sa vision de la poésie dans la Revue Chiendents n° 72 . Un essai sur la poésie : «  La Poésie au péril de l'Oubli » a été publié en 2014 aux éditions de L'Harmattan. Le sous-titre de l'Essai est le suivant : « Neuf poètes levés dans la poussière d'or de la Nuit » . Le poète évoque dans cet essai les grandes figures de la poésie universelle Hölderlin, Novalis, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, Saint-John Perse, René Char et Salah Stétié. Invité spécial au Festival de poésie «  Letras en La Mar » Puerto-Vllarta ( Mexique) en 2017 il a reçu la plus haute distinction de l'événement “El Caracol de Plata (L'escargot d'Argent)”. Le mystère orphique est sa source d'inspiration et sa conférence inaugurale était intitulée : « Orphée au rivage de l'Hèbre ou le mystère de l'échophanie ». Invité par l'Université de Saint-Denis de la Réunion pour le Bicentenaire de la naissance du poète Leconte de Lisle, il a donné ce 9 février une Conférence intitulée : « Leconte de Lisle dans son rapport à Orphée ou  Le chant qui n'étant pas est toujours entendu ». Il est aussi l'initiateur du Printemps des poètes - Festival international Poésie-Monde qui se déroule chaque année au Château de Solliès-Pont dans Le Var.


Traducere de Daniel Dragomirescu


















Exode

Qui aspire à s'unir au monde doit consentir à son chaos
Non moins qu'à profaner l'indivisible corps de la lumière 
Par le recours provisoire à quelques signes crépusculaires,
Arrachés au versant aride de la parole d'un dieu sans voix.
Et il n'est nul chemin alors que l'éclair chargé d'un feu ancien.
Celui d'un monde où parmi les débris tu ne cesses d'errer
Pour ne pas t'être hâté de perpétuer l'aube de nos légendes,
Hâté de sertir d'éclairs l'héritage des générations défuntes,
Hâté de réaliser ton unique ascension à la faveur d'un séisme,
Pour avoir fondu tous les fleuves en un seul, en linceul
Qui traverse le pays des morts pour se jeter dans ton sang.
Prends part au festin que préside le dernier des poètes
Car ta dynastie ne connaîtra de royauté que dans l'exode.


Exod

Cine aspiră să se unească cu lumea trebuie să-şi accepte haosul
Nu mai puţin decât să profaneze indivizibilul corp al luminii 
Prin recursul provizoriu la câteva semne crepusculare,
Smulse de pe versantul arid al cuvântului unui zeu fără glas.
Şi nu există nici un drum decât fulgerul schimbat al unui foc străvechi.
Cel al unei lumi unde printre ruine tu nu încetezi să rătăceşti
Fiindcă nu te-ai grăbit să perpetuezi dimineaţa legendelor noastre,
Grăbit să inserezi cu fulgere moştenirea generaţiilor defuncte,
Grăbit să realizezi unica-ţi ascensiune în favoarea unui seism,
Pentru că ai topit toate fluviile într-unul singur, într-un linţoliu
Care străbate ţara morţilor ca să se arunce în sângele tău.
Ia parte la festinul pe care-l prezidează ultimul dintre poeţi
Căci dinastia ta nu va mai cunoaşte din regalitate decât exodul. 

Profil cultural

Julien Miavril est né à Reims en 1988. C'est à l'entrée dans l'adolescence qu'il entend et répond à l'appel des muses et de la poésie. Il étudie la littérature et la philosophie dans différentes villes, Reims, Lille, Paris puis Strasbourg, et voyage beaucoup tout en participant à divers projets musicaux. Il consacre un mémoire de fin d'étude au rapport de la littérature et de la philosophie dans l’œuvre de Philippe Lacoue-Labarthe ; mémoire qui restera par ailleurs inachevé. Il publie son premier ouvrage poétique, un hommage sulfureux à Antonin Artaud, en 2016 aux éditions du pont de l'Europe sous pseudonyme. Il publie l'année suivante, en auto-édition, un calendrier sur le thème des danses macabres réalisé en collaboration avec l'illustratrice strasbourgeoise Gulliver. Ils poursuivent leur collaboration poético-artistique par la publication aux éditions Guy Trédaniel d'un oracle médiéval et merveilleux qui devrait paraître fin 2018/ 2019. Il travaille par ailleurs à la publication d'un recueil, Les féeries profanes, qui couvre cinq années de travail dédiées à l'expérience poétique , et prépare la sortie d'un roman et d'une bande dessinée, tous deux en cours d'écriture et mêlant poésie et mysticisme. Il exerce en outre le métier de professeur de lettres et d'histoire dans la région de Strasbourg.  

Traducere de Daniel Dragomirescu

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