miercuri, 27 iunie 2018

FRENCH HORIZONS: GÉRARD ANGAUD, GEORGES DE RIVAS & JULIEN MIAVRIL



















Été suranné

Elle frissonnait parfois
aux confins de belles journées d’été
quand au verger déserté
de ses doigts bleus le crépuscule escamotait
les échos égarés des voix enfantines
quand répondant aux myriades des cieux
au lointain les collines en sombrant pétillaient.

Sous la tonnelle on s’asseyait.
De chèvrefeuille entêtée
la nuit ourdissait de lénifiantes ivresses.
Pensées assoupies – nous parlions bas.

Je posais sur ses épaules son châle
son préféré - tissu sans âge.
Sa main était fraîche
qu’elle posait en merci sur la mienne.

Sur son visage s’esquissait un sourire pâle.

De lourds nuages parfois éteignaient les étoiles.


Vară vetustă

Ea avea frisoane uneori
la sfârşitul frumoaselor zile de vară
când în livada pustie
cu degetele-i albastre crepusculul îl făcea să dispară
ecourile rătăcite ale vocilor de copii
când răspundea miriadelor de ceruri
în zare dealurile întunecându-se străluceau.

Sub copacul unde se aşeza.
Cu caprifoi pe creştet
noaptea urzea beţii liniştitoare.
Gânduri latente – vorbeam cu voce joasă.

Îi puneam pe umeri şalul
ei preferat – ţesut fără înger.
Mâna îi era proaspătă,
pe care şi-o punea în chip de mulţumire în mâna mea.  

Pe chipul ei se schiţa un surâs pal.

Nori grei uneori stingeau stelele.

Profil cultural

Gérard Angaud (né en 1947 en Thiers, Auvergne). Un auteur qui écrit depuis l'adolescence. Petits deuils anonymes sera  son premier recueil,  à paraître prochainement (chez Hugues Facorat).

Gérard Angaud (născut în 1947 la Thiers, în Auvergne). Scrie din adolescenţă. Culegerea de poeme Mici dolii anonime va fi prima sa carte, programată să apară în curând, la Editura lui Hugues Facorat din Dijon.

Traducere de Daniel Dragomirescu


Nuestro Cantar es un Altar
(Fragment )

Nuestro cantar es un altar donde van a rezar, donde van a llorar los dioses asombrosos y las sombras de los muertos !

Amarga noche del crimen que se acaben los gritos hundidos en el eterno Amen, que se callen los gritos sangrientos desvanecidos en el Amen luminoso del Amor !

Nuestro cantar es un llamar en la noche vislumbrada de las almas inocentes nevadas por cometa barbudo

Nuestro cantar es un llamar a los suenos de un dios solar que iba cantando por estrellas y andando sobre el Mar !

Nuestro cantar atraviesa la noche brillante de las almas inocentes llevadas por relampagos altivos a orillas de albas desconocidas, Llevadas, almas inocentes por alas lucientes de palomas !





Cântecul nostru este un altar
(fragment)

Cântecul nostru este un altar unde se vor ruga, unde vor plânge zeii întunecaţi şi umbele celor morţi!

Amară noapte a crimei care se termină în strigătul adânc al eternului Amin, care potoleşte strigătele sângerânde risipite în acest Amin luminos al Iubirii!

Cântecul nostru este o chemare în noaptea prefigurată de sufletele inocente înzăpezite de cometa cu barbă

Cântarea noastră e o chemare la visele unui zeu solar care merge cântând printre stele şi plutind pe deasupra Mării!
 
Cântarea noastră traversează noaptea strălucitoare a sufletelor inocente luate de fulgere semeţe în zori de zi necunoscuţi, luate, suflete inocente, de aripi lucitoare de porumbei! (...)


Profil cultural

Georges de Rivas est né dans une famille d'origine andalouse. Ses deux langues maternelles sont l'espagnol et le français. Son œuvre s'inscrit dans le sillage du lyrisme épique habité par le thème de l'exil et le souci d'une poésie de l'élévation voire de la révélation. Il a publié : «  La Rose circumpolaire » « Jubilé de l'Exil » «  Ce que la Colombe dit à la Rose » « Orphée au rivage d'Evros » aux éditions du petit Véhicule en 2017, qui fait l'objet d'un projet d'Opéra. Chez le même éditeur il a exprimé sa vision de la poésie dans la Revue Chiendents n° 72 . Un essai sur la poésie : «  La Poésie au péril de l'Oubli » a été publié en 2014 aux éditions de L'Harmattan. Le sous-titre de l'Essai est le suivant : « Neuf poètes levés dans la poussière d'or de la Nuit » . Le poète évoque dans cet essai les grandes figures de la poésie universelle Hölderlin, Novalis, Hugo, Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, Saint-John Perse, René Char et Salah Stétié. Invité spécial au Festival de poésie «  Letras en La Mar » Puerto-Vllarta ( Mexique) en 2017 il a reçu la plus haute distinction de l'événement “El Caracol de Plata (L'escargot d'Argent)”. Le mystère orphique est sa source d'inspiration et sa conférence inaugurale était intitulée : « Orphée au rivage de l'Hèbre ou le mystère de l'échophanie ». Invité par l'Université de Saint-Denis de la Réunion pour le Bicentenaire de la naissance du poète Leconte de Lisle, il a donné ce 9 février une Conférence intitulée : « Leconte de Lisle dans son rapport à Orphée ou  Le chant qui n'étant pas est toujours entendu ». Il est aussi l'initiateur du Printemps des poètes - Festival international Poésie-Monde qui se déroule chaque année au Château de Solliès-Pont dans Le Var.


Traducere de Daniel Dragomirescu


















Exode

Qui aspire à s'unir au monde doit consentir à son chaos
Non moins qu'à profaner l'indivisible corps de la lumière 
Par le recours provisoire à quelques signes crépusculaires,
Arrachés au versant aride de la parole d'un dieu sans voix.
Et il n'est nul chemin alors que l'éclair chargé d'un feu ancien.
Celui d'un monde où parmi les débris tu ne cesses d'errer
Pour ne pas t'être hâté de perpétuer l'aube de nos légendes,
Hâté de sertir d'éclairs l'héritage des générations défuntes,
Hâté de réaliser ton unique ascension à la faveur d'un séisme,
Pour avoir fondu tous les fleuves en un seul, en linceul
Qui traverse le pays des morts pour se jeter dans ton sang.
Prends part au festin que préside le dernier des poètes
Car ta dynastie ne connaîtra de royauté que dans l'exode.


Exod

Cine aspiră să se unească cu lumea trebuie să-şi accepte haosul
Nu mai puţin decât să profaneze indivizibilul corp al luminii 
Prin recursul provizoriu la câteva semne crepusculare,
Smulse de pe versantul arid al cuvântului unui zeu fără glas.
Şi nu există nici un drum decât fulgerul schimbat al unui foc străvechi.
Cel al unei lumi unde printre ruine tu nu încetezi să rătăceşti
Fiindcă nu te-ai grăbit să perpetuezi dimineaţa legendelor noastre,
Grăbit să inserezi cu fulgere moştenirea generaţiilor defuncte,
Grăbit să realizezi unica-ţi ascensiune în favoarea unui seism,
Pentru că ai topit toate fluviile într-unul singur, într-un linţoliu
Care străbate ţara morţilor ca să se arunce în sângele tău.
Ia parte la festinul pe care-l prezidează ultimul dintre poeţi
Căci dinastia ta nu va mai cunoaşte din regalitate decât exodul. 

Profil cultural

Julien Miavril est né à Reims en 1988. C'est à l'entrée dans l'adolescence qu'il entend et répond à l'appel des muses et de la poésie. Il étudie la littérature et la philosophie dans différentes villes, Reims, Lille, Paris puis Strasbourg, et voyage beaucoup tout en participant à divers projets musicaux. Il consacre un mémoire de fin d'étude au rapport de la littérature et de la philosophie dans l’œuvre de Philippe Lacoue-Labarthe ; mémoire qui restera par ailleurs inachevé. Il publie son premier ouvrage poétique, un hommage sulfureux à Antonin Artaud, en 2016 aux éditions du pont de l'Europe sous pseudonyme. Il publie l'année suivante, en auto-édition, un calendrier sur le thème des danses macabres réalisé en collaboration avec l'illustratrice strasbourgeoise Gulliver. Ils poursuivent leur collaboration poético-artistique par la publication aux éditions Guy Trédaniel d'un oracle médiéval et merveilleux qui devrait paraître fin 2018/ 2019. Il travaille par ailleurs à la publication d'un recueil, Les féeries profanes, qui couvre cinq années de travail dédiées à l'expérience poétique , et prépare la sortie d'un roman et d'une bande dessinée, tous deux en cours d'écriture et mêlant poésie et mysticisme. Il exerce en outre le métier de professeur de lettres et d'histoire dans la région de Strasbourg.  

Traducere de Daniel Dragomirescu

duminică, 24 iunie 2018

NEW EUROPEAN HORIZONS


Between democracy and tyranny

During the Second World War, the United States and Great Britain made a fundamental mistake. They should not have allied themselves with the Soviet Union to win the war. The cause of the crises that the contemporary world has been suffering repeatedly lie here. The totalitarian soviet system should have been left to collapse, while subsequently the United States and Great Britain, together with the rest of the world should have defeated Hitler's Germany by a full economic embargo, which would have ended with the reformation and then the annihilation of the national socialist regime. Yet, instead of following this course of action, Churchill and Roosevelt chose to support the totalitarian soviet regime so that it would survive and extend throughout all Eastern Europe. They severely weakened Europe in front of the soviet colossus, with clay feet, true, yet having the atomic bomb attached to them. The two leaders of the Western world, who enjoyed discretionary power during the war gave Stalin – and the Soviet Union – much more global power than they had before.

It is a well-known fact today, proven by documents, that after the war the United States were undermined at all levels by crypto-communists that received their orders from Stalin's office in Kremlin. One could find them among atomic physicists (Robert Oppenheimer), in Hollywood (among the great studio owners), in the artistic world, in the trade unions, and even higher. From the exploitation of the defeated and occupied countries, Moscow could afford to invest huge sums of money everywhere in the world. The activity that senator McCarthy undertook at the beginning of the 50s in order to reveal and eliminate the crypto-communists on Moscow's payroll from all America's power structures, which was dubbed by the press of the time “a witch hunt”, was totally justified and it prevented America's fall under the domination of the Soviet totalitarianism then embodied by Stalin. The much maligned McCarthy, even though he may not have been America's brightest politician, really did a service to the American people, for which he got no reward, on the contrary.

On the other hand, in Warsaw as well as in Strasbourg or Brussels no one wants to talk openly about the more and more obvious fact that Russia is undergoing a full restoration of the USSR, trying to reconstruct the socialist camp and even extend its dominion to areas that in the past were out of its sphere of influence (like, for example, Syria and less obviously, Cyprus or Greece). And yet a lot was written in the press about the staged death of the USSR, after the opera coup in august 1991, with the aim of reviving it in a better shape, without any serious debate on the subject being organized, at least in order to be fought with good arguments.

The leader from the Parliament Hill, Liviu Dragnea, spoke many times, not by chance, about the “historical mission” that the PSD would have under his leadership. I have not heard/read any comment or question that explained the statement of the PSD leader, but it was probably thought that everybody got the message. This “historical mission”, as one can clearly see, is the Restoration that some more naive or shy authors insist on calling “illiberal democracy”. Illiberal democracy, indeed! In reality there has never been and will never be for any society but one clear option between democracy and tyranny, regardless of the deceiving masks that tyranny is putting on.


Note
The renowned British writer George Orwell drafted at the end of the 1940s a list with all the cultural Anglo-American personalities enrolled among the crypto-communists. There is no surprise that on Orwell's list there are such names as Charlie Chaplin, Michael Redgrave, George Bernard Shaw, Orson Welles and others like them. (according to Wikipedia, “Orwell's list”).

Article by Daniel Dragomirescu
Translation by Roxana Doncu

duminică, 17 iunie 2018

ORIZONT LITERAR CONTEMPORAN Nr. 3 (65) / MAI - IUNIE 2018

























CUPRINS. CONTENTS. ÍNDICE

EDITORIAL
Daniel Dragomirescu, “Un eveniment intercultural la Universitatea din Bucureşti”, p. 1

ORIZONTURI CRITICE
Michael White (Statele Unite), “A Great Read”, p. 2
Douglas Lipton, “Kees van Meel – “Theatre of the Word”, p. 4
Byron Beynon (Regatul Unit), “The growth of a poet - John Keats”, p. 7
Raymond Walden (Germania), “Atheism is no Faith”, p. 11

ORIZONTURI EPICE
Neil Leadbeater (Regatul Unit), “Obsession”, p. 12
Gregory Vincent St.Thomasino (Statele Unite), “Back Inside my Room”, p. 16
Natalia González (Uruguay), “Sigillum”, p. 17
Marcel Henner (Franţa), “Rencontrer mon histoire”, p. 19
Kimberley Cynthia (Franţa), “Marlin doit apprendre le travail”, p. 21

INTERVIURI INTERCULTURALE
Carmen Troncoso (Chile), “Entrevista a Karen Pazan”, p. 22

ORIZONTURI POETICE
Kees van Meel (Olanda), p. 25
Raymond Walden (Germania), p. 26
Anne Stewart (Regatul Unit), p. 27
Richard Livermore (Regatul Unit), p. 29
Michael White (Statele Unite), p. 30
John Tischer (Statele Unite-Mexic), p. 31
Leonard Ciureanu (România-Italia), p. 32

ORIZONTURI POETICE FRANCEZE
Noëlle Arnoult, p. 33
Jacklynn Beckman, p. 34
Patricia Pichancourt, p. 35
Josette Gallou, p. 36
Frédéric Fort, p. 37
Julien Quittelier (Belgia), p. 38
Sylvain Escalier, p. 39
Julie de la Vega, p. 40
Marie Cholette (Canada), p. 41

DEBUT LA ORIZONT LITERAR
Gérard Angaud, p. 43
Patrick Bédier, p. 44
Amy de la Haye (Olanda), p. 45

ADDENDA
“Les enfants malentendants d'une Ecole Primaire” par Noëlle Arnoult, p. 46

TRADUCERI
Monica Manolachi, Roxana Doncu, Elena Ţăpean, Diana Dragomirescu,
Hannie Rouweler (Olanda), Raymond Walden (Germania)

CLH - A JOURNAL FOR VALUABLE READERS.
COMING SOON.

marți, 12 iunie 2018

UNIVERSAL HORIZONS. ORIZONTURI UNIVERSALE
























Singurătate

Tot singur împărţii felii scumpe
de tăcere in Colli de Montebove
într-o mică gară
când trebuia să iau trenul
spre Roma
prin nestatornicele forme
ale timpului
într-o aşteptare ca o liturghie de duminică
îi dădeam dorul singurătăţii
sălbatece
printre munţi şi amintiri
învăţînd limba Paradisului, Infernului
lângă Purgatoriul lui Dante Alighieri
prin Divina Comedie. Pe o alee
în umbra mea strivită
dorul îşi aduna
cioburile rupte.

Solitude

Toujours seul je partageai de chers morceaux
de silence á Colli de Montebove
dans une petite gare
quand je devais prendre le train
vers Rome
à travers les instables formes
du temps
dans une attente comme une messe de dimanche
je lui donnais le désir de solitude
sauvage
parmi les montagnes et les souvenirs
en apprenant la langue du Paradis, de l’Enfer
auprès du Purgatoire de Dante Alighieri
à travers la Divine Comédie. Sur une allée
dans mon ombre écrasée
le désir ramassait
ses vitres brisées.
























Profil. Profilo

Leonard Ciureanu (1962, Vaslui, Roumanie). Poète. Membre de l’Union des Écrivains de Roumanie (USR). Livres publiés: La marginea noptii / En Marge de la nuit (2000), Grădinile sufletului auster / Les Jardins de l’Âme austère (2005), Rana absenţei / La Blessure de l’absence  (2005), Vasul de santal / Le Vaisseau de sandale (2006), Cenuşa iubirii / Les Cendres de l’amour (2007), Între Paradis şi Infern / Entre le Paradis et l’Enfer (2017). Publié dans HLC: 1, 4/2009, 2/2010, 1, 3, 4/2012, Ant. 3/2012, 4/2013, 2, 4, 5/2015, 3/2016, 1, 3/2017. Leonardo est un poète d’une espèce rare en nos temps, car il écrit ses poèmes avec son propre sang. Sans aucun doute, un poète comme lui – tellement sincère, tellement idéaliste, tellement simple, mais aussi tellement profond – méritera sa part de paradis.

Leonard Ciureanu (1962, Vaslui, Romania). Poeta. Membro della Unione delli Scrittori di Romania (USR). Libri pubblicati: La marginea noptii / Al estremità della notte (2000), Grădinile sufletului auster/ Li giardini del anima austero (2005), Rana absenţei / La ferrita della assenza  (2005), Vasul de santal / Il vaso di sandalo (2006), Cenuşa iubirii / Li ceneri del’amore (2007), Între Paradis şi Infern / Tra Paradiso ed Inferno (2017). Pubblicato nel OLC: 1, 4/2009, 2/2010, 1, 3, 4/2012, Ant. 3/2012, 4/2013, 2, 4, 5/2015, 3/2016, 1,3/2017. Leonardo è un poeta rarisimo nell nostro tempo, poiché lui scrive le sue poemi con il proprio sangue. Senza dubbio, un poeta come lui - così sincero, così idealista, così semplice, ma anche così profondo – meriterà la sua parte di paradiso.  

Leonard Ciureanu (1962, Vaslui, România). Poet. Membru al Uniunii Scriitorilor din România (USR). Cărţi publicate (selectiv): La marginea noptii (2000), Grădinile sufletului auster (2005), Rana absenţei (2005), Vasul de santal (2006), Cenuşa iubirii (2007), Între Paradis şi Infern (2017). Publicat în OLC: 1, 4/2009, 2/2010, 1, 3, 4/2012, Ant. 3/2012, 4/2013, 2, 4, 5/2015, 3/2016, 1,3/2017. Leonardo este un poet dintr-o stirpe rară în vremurile noastre, căci el îşi scrie versurile cu propriul său sânge. Fără îndoială că un poet ca el – atât de sincer, atât de idealist, atât de simplu, dar şi atât de profund – îşi va merita partea lui de paradis.

Traduction en français par Noëlle Arnoult
Traduction en italien et présentation par Daniel Dragomirescu

duminică, 10 iunie 2018

UNIVERSAL HORIZONS: AMY DE LA HAYE (THE NETHERLANDS)





















Not a refugee

When they punished me for the words
I dared to speak,
they took freedom away from me,
displacement became my destiny.

Carry me, Fatherland of others,
soothe my pain.
Allow me, to lay my hands in yours
for as long as I will be here.
With the mud of my beloved motherland
still to my broken heels,
I stand on your ground of the Low Lands
in my almost - corpse robe.

And it's been all what I have.
I didn’t clench my fists,
I don’t seek happiness in coins
only a temporary place to stay,
for my battered flesh,
my broken mind,
oblivion for what ever has been.

I learned, who loves brings peace
in soul and feelings,
in word and deed.
But from what was given to me here
and appeared cursed filled of horror
- also here negative talks do not
exist in a whispering.

The detours which a man makes
to transform into a beast,
I never could figure out.
Not even in the bloodiest streets of my home.
Since I finally have let go,
that life ever was meant to be 'enjoyable',
everything was tolerable.

A temporary place to stay – I thought,
but if temporarily takes too long,
is there still a way back?


Nu un refugiat

Când ei m-au pedepsit pentru vorbele
pe care am cutezat să le spun,
ei mi-au luat libertatea,
pribegia a devenit destinul meu.

Ai grijă de mine, Patrie a altora,
alină-mi suferinţa.
Îngăduie-mi să-mi aşez mâinile într-ale tale
atâta timp cât am să fiu aici.
Cu noroiul patriei mele iubite
rămas pe călcâiele mele zdrobite,
Stau pe pământul Ţărilor de Jos
în cămaşa mea - cea mai aproape de corp.

Şi a fost tot ce am.
Nu mi-am încleştat pumnii,
Nu mi-am căutat fericirea în arginţi
doar un loc unde să stau vremelnic,
pentru carnea mea tăbăcită,
mintea mea ruptă,
uitare chiar şi pentru ce-a fost.

Am învăţat, cine iubeşte aduce pacea
în suflet şi simţiri, în cuvânt şi faptă.
Dar din ceea ce mi s-a dat mie aici
şi a apărut blestemat şi plin de groază
-la fel, aici vorbe rele, clevetiri
nu există în şoaptă.

De ocolişurile pe care un om le face
ca să se transforme într-o fiară,
nicicând nu mi-am dat seama.
Nici chiar pe cele mai jalnice străzi din ţara mea.
Până când într-un final a trebuit să plec,
căci s-a înţeles mereu că viaţa este mereu “frumoasă”,
totul a fost suportabil.

Un loc unde să stau vremelnic – m-am gândit,
dar vremelnicia ia prea mult timp,
a mai rămas vreo cale de întoarcere?


Cultural profile

Amy de La Haye (1967). Since 1990 individual, social involvement, cultural diversity, emancipation and ICT have been her field of work. She worked at various government agencies as an ICT teacher, educational advisor, cultural worker and web editor. As a cultural entrepreneur she is busy with poetry, reciting, (script) writing, filming. On the cutting table of life is her debut collection (2016). Together with the poet Gerhard te Winkel she published Zomerzotjes (Summer Follies) in 2018. Since May 2018 Amy de La Haye is our honorary contributor.

Amy de La Haye (1967). Din 1990, implicarea individuală, socială, diversitatea culturală, emanciparea şi tehnologia informaţiei şi a comunicării au fost domeniile ei de activitate. A lucrat pentru diferite agenţii guvernamentale şi ca profesor de tehnologia informaţiei, consilier educaţional, activist cultural şi editor web. În calitate de antreprenor cultural, se ocupă de poezie, recitare, elaborarea de scenarii, film. On the cutting table of life (Pe masa de operaţii a vieţii) este volumul său de debut (2016). În colaborare cu poetul Gerhard te Winkel a publicat Zomerzotjes (Fantezii estivale) în anul 2018. Din mai 2018 Amy de La Haye este colaboratoare a revistei "Orizont literar contemporan".

Traducere din olandeză de Hannie Rouweler

marți, 5 iunie 2018

LITERARY HORIZONS. HORIZONS LITTÉRAIRES. ORIZONTURI LITERARE


Nikita Hruschtev, Gheorghiu-Dej et Chivu Stoica, Bucarest, 1960

Un accouchement prématuré

Le vent d’avril apportait du jardin de Herăstrău une odeur fraîche d’herbe et de fleurs. Tandis qu’il attendait, en feuilletant le dernier numéro de la revue “Timpuri noi” (“Temps nouveaux”), afin que l’ennui ne l'envahisse pas, le téléphone se mit  à sonner. Haussant un sourcil, Pavel Niculescu-Buzeşti, un haut dignitaire du Parti, laissa tomber la revue sur son bureau et tendit la main vers le téléphone, en pensant que, de l’autre bout du fil il allait entendre une voix bien connue, s’interesser à la publication de la Déclaration. Et lui répondrait : “Tout va comme prévu, chef... Dans une heure, nous aurons le premier tirage...”. Ainsi voulut-il dire, mais il dut renoncer au dernier moment. En effet, la voix d’une dame se faisait entendre à l’autre bout du fil.

-  Allo, Pavel, est-ce toi ?... Je dois te donner une bien mauvaise nouvelle... Notre Felicia se sentait très mal et j’ai du appeler l’ambulance pour l’emmener d’urgence a l’hôpital...Elle est partie juste à l'instant.. Je crains qu'elle ne risque de perdre l'enfant... Elle se trouve à peine au septième mois de grossesse, la pauvre... Vlad n’est pas encore revenu de chez les Bulgares et moi je ne lui ai encore rien appris, afin de ne pas lui occasionner de nouveau une noire tristesse... Peut-être que je ne devrais pas te le dire non plus, car tu te trouves très occupé en ce moment, mais...

A l’autre bout du fil, la voix s’interrompit et, dans le lourd silence qui s’ensuivit, le dignitaire resta immobile a son bureau, serrant le récepteur du téléphone dans sa main, attendant d’écouter de nouveau la voix de la femme. Cependant, le silence se prolongeait inexplicablement, alors le dignitaire passa sa main libre sur son visage à la barbe déjà bien drue, puis sur ses cheveux noirs et luisants, clignotant des yeux comme un homme qui se remet après un état de transe imprévu, en ajoutant :

− Mais très bien, tu as très bien fait de me donner ce coup de téléphone !... Car j'en ai fini en ces lieux et, dès que je sors, je viens à la maison tout de suite... Tu vois, j’avais presque tout oublié de notre Felicia, car ici, de même, nous oeuvrons pour apporter au monde un nouveau-né... Voyons ce que nous pouvons faire... Tiens, à cet instant, je vais téléphoner à la clinique au docteur Costiniu, afin qu'il s’en occupe... Tu ne dois rien dire à Vlad, sois tranquille. Cette fois, finit le dignitaire, nous n’allons plus rater la chance de devenir grands-parents !.... Il rangea le récepteur du téléphone dans sa fourche et tourna la tête vers la fenêtre entrouverte, par laquelle le vent soufflait doucement, faisant se gonfler le rideau comme le ventre d’une femme enceinte.

Une minute plus tard, le rédacteur responsable de la typographie revînt et présenta au dignitaire, d’un sourire orgueilleux, le premier exemplaire du journal du Parti, sur lequel l’encre typographique demeurait encore un peu humide.

−Que va dire le camarade Nikita Hruschtev, lorsqu’il va l'apprendre? Cela va-t-il lui plaire comme ça, à jeun ? demanda le typographe d’un air ironique, arrangeant en face du dignitaire, sur son bureau, le journal, avec le texte de la Déclaration (voir la Déclaration d’Avril 1964 du PMR) très visible sur la première page, autrefois réservée aux discours sans fin que le leader de Kremlin avait l’habitude de soutenir.
Pavel Niculescu-Buzeşti demanda au typographe encore un exemplaire et, quand celui-ci le lui apporta, il le rangea soigneusement auprès du premier, dans un porte-documents en vinyle bleu, qu’il sécurisa en tirant le fermoir.

−Que va dire le camarade Hruschtev ?... Je n’en ai pas la moindre idée, et cela ne m’importe absolument pas ! déclara-t-il d' un ton sec et, jettant sur ses épaules un pardessus gris, le porte-documents contenant les deux exemplaires du journal à la main gauche, il s’empressa de quitter le bureau du bâtiment de la Maison de “Scânteia” (Casa Scânteii, grand institut polygraphique ou l’on imprimait “Scânteia”, le journal officiel du Parti).


Gheorghiu-Dej dans la cour de sa résidence de Bucarest, vers la fin de sa vie


O naştere prematură

Vântul de aprilie aducea dinspre Herăstrău miros de flori şi iarbă. Pe când aştepta, răsfoind ultimul număr din revista “Timpuri noi”, ca să-i treacă de urât, telefonul se porni să zbârnâie. Cu o tresărire, Pavel Niculescu-Buzeşti lăsă revista pe birou şi întinse mâna spre telefon, aşteptându-se ca de la celălalt capăt al firului să audă o voce binecunoscută întrebându-l cum stătea cu tipărirea Declaraţiei. “Totul decurge normal, fiţi fără grijă, tovarăşe prim-secretar... Într-o oră, avem primul tiraj...”, dădu să spună, dar trebui să renunţe în ultimul moment. Glasul unei doamne se auzi de la celălalt capăt al firului.

− Alo, tu eşt, Pavele? Trebuie să-ţi dau o veste proastă... Feliciei i s-a făcut rău şi am chemnat salvarea, ca s-o ducă de urgenţă la spital... Chiar acum a plecat... Nu ştiu dacă n-o să piardă şi sarcina asta... E de-abia în luna a şaptea... Vlad încă nu s-a întors de la bulgari şi încă nu i-am spus nimic, ca să nu-l necăjim iar... Poate că nici ţie nu trebuia să-ţi spun, că eşti foarte ocupat acum, dar...

Vocea de la capătul firului se frânse şi, în tăcerea apăsătoare care urmă, demnitarul rămase nemişcat la birou, strângând receptorul telefonului în mână şi aşteptând să audă din nou glasul femeii. Dar tacerea se prelungea în mod inexplicabil şi demnitarul îşi trecu mâna liberă peste faţa cu barba deja crescută mare, apoi prin părul tuns scurt, clipind din ochi ca un om care îşi revine după o stare de transă:

− Ba foarte bine, foarte bine ai făcut că mi-ai telefonat!... Eu sunt pe terminate cu treburile pe aici şi, cum ies, vin acasă... Aproape că uitasem de Felicia, că şi aici moşim un fel de nou-născut... Să vedem ce putem face... Uite, chiar acum o să-i dau telefon doctorului Costiniu de la clinică, să aibă el grijă ca totul să fie bine. Nu-i spune nimic lui Vlad şi fii liniştită. De data asta nu mai ratăm noi şansa de a deveni bunici! sfârşi demnitarul. Aşeză receptorul telefonului la loc în furcă şi îşi întoarse capul spre fereastra întredeschisă, prin care vântul se strecura uşor, făcând perdeaua să ia forma unui pântec de femeie însărcinată.

Un minut mai târziu, redactorul de serviciu al tipografiei se întoarse şi îi întinse demnitarului, cu un zâmbet triumfător, primul exemplar din ziarul Partidului, de pe care cerneala tipografică încă nu se uscase bine.

− Oare ce-o să spună tovarăşul Nichita Hruşciov, când o afla? O să-i pice bine aşa, pe stomacul gol? se întrebă tipograful cu un aer ironic, întinzând înaintea demnitarului, pe birou, ziarul, cu texul Declaraţiei ocupând foarte vizibil prima pagină, altădată rezervată nesfârşitelor discursuri pe care le rostea liderul de la Kremlin.

Pavel Niculescu-Buzeşti îi mai ceru tipografului un exemplar şi, când acesta i-l aduse, îl aşeză alături cu grijă de primul exemplar într-o mapă de vinilin albastru, pe care o închise cu fermoarul.

− Ce-o să spună tovarăşul Hruşciov? Habar n-am, şi nici nu mă interesează! declară el pe un ton sec şi, aruncându-şi pe umeri pardesiul de culoare gri, cu mapa cu cele două exemplare din ziar în mâna stângă, se grăbi să parăsească biroul din clădirea Casei Scânteii.      

(du roman de Daniel Dragomirescu
Les Jardins de l’Olympe. La première partie. Un chant du Cygne)

Traduction en français par Noëlle Arnoult (France)